L’ « Horloge monumentale » de Coulommes

      Le clocher avant la guerre 1914-1918          

 
Le clocher après 1918
 


Aujourd'hui

 

Extrait

du Registre des Délibérations du Conseil municipal

de la commune de Coulommes-la-Montagne

Séance extraordinaire du 13 Décembre 1898

L’an mil huit cent quatre-vingt-dix huit le treize Décembre
à deux heures du soir

Le Conseil municipal de la commune de Coulommes la Montagne, assemblé en la salle de Mairie, lieu ordinaire de ses séances, sous la présidence de M. Edmond de la Guérivière, Adjoint au Maire.

Etaient présents MM 1 Edmond de la Guérivière, adjoint, 2 Galis Charles, 3 Chardonnet Jérôme, 4 Chopin Prosper, 5 Chodez Jules, 6 Lagauche Alexis, 7 Draveny Arthur, 8 Galis Emile.
Lesquels forment la majorité des membres en exercice.
Absents, MM 1 le Vicomte de la Guérivière, Maire,
2 Dravigny Ernest qui se sont fait excuser.

L’appel nominal étant terminé, M. le Président a déclaré la séance ouverte.
L’assemblée a nommé ensuite un secrétaire au scrutin secret.

M. Galis Charles l’un des membres présents ayant réuni la majorité des suffrages, a été désigné pour remplir ces fonctions qu’il a acceptées .

M. l’adjoint, Président, dépose sur la table du Conseil les devis concernant le projet d’horloge communale et le secrétaire donne lecture des deux nouveaux devis produits par M. Choisy, horloger, et comprenant l’installation de partie de la sonnerie puis de la sonnerie entière en dehors du clocher. Le premier de ces devis qui utilise une des cloches de l’église s’élève à 2262,50 F et l’autre qui n’en utilise aucune et comprend par conséquent la fourniture d’une quatrième cloche se monte à 2335 F .

 Après discussion sur la question complexe des diverses faces de ces projets au double point de vue des intérêts de la commune et des différents désirs des habitants, on a procédé au vote dont le résultat a été le suivant : 5 des membres présents ont voté pour le projet comportant toute la sonnerie dehors, c'est-à-dire le devis le plus élevé ; les 3 autres membres se sont abstenus et ont déclaré ne pas prendre part au vote.


Par conséquent, la construction de l’horloge de F 2335
s’est trouvée ainsi résolue.
De plus le conseil décide de demander à l’autorité supérieure :

1° l’autorisation, pour le Maire, de traiter de gré à gré avec l’entrepreneur, dans les conditions présentées ci-dessous et dont lecture a été donnée à l’Assemblée.

"M. L. Choisy, horloger-mécanicien à Reims fournira à la commune de Coulommes-la-Montagne
Une horloge monumentale, force n° 3 ; diamètre des roues premières 0m27, marchant huit jours sans être remontée.
Sonnant les heures sans répétition et les quatre quarts sur 4 clochettes.
Les rouages du mouvement seront en cuivre 1ère qualité ; ceux de sonnerie en cuivre 1ère qualité ; les axes pignons d’engrenage en acier trempé et poli. Echappement à chevilles, balancier lourd avec tige compensée battant la seconde fixe, suspension à double ressort, fourchette à chariot de rappel, rocher et ressorts auxiliaires, pour entretenir la marche pendant le remontage, petit cadran de remise à l’heure, de l’intérieur.
Les tambours sur lesquels s’enroulent les câbles des poids sont en cuivre ; toutes les pièces sont assemblées à vis ou écrou et peuvent se démonter séparément et entièrement à la main.
Tendeurs pour régler le tirage des marteaux, volants articulés pour accélérer ou ralentir la sonnerie, pièces de dilatation, genouillères, système de sonnerie indécomptable B.
      

Le prix de l’horloge seule comprenant tout le mécanisme intérieur est de                                             
635 F
1 cadran en cuivre émaillé 13 pièces avec minuterie en 1m20                                                        
115 F
2 aiguilles équilibrées de l’intérieur
5 F
3 câbles métalliques en fil de fer galvanisé 
40 F
Poulies pivotées en chapes fer forgé pour le renvoi des câbles et poulies moufles pour la suspension
des poids moteurs
60 F
3 poids moteurs en fonte divisés en disques sur support fer forgé 
60 F
Armoire pour enfermer l’horloge 
65 F
Coudes à roues d’angle en cuivre avec pièces de dilatation 
15 F
4 cloches pesant ensemble 200 kgs à 3f75  
750 F
4 batteries de marteaux montés en chapes à 25 f
100 F
Tendeurs de fils, attaches, fils de tirage marteaux, tringles de transmission, renvois, équerres,
pattes de fixage, jonction
75 F
Caisses et emballage du tout
15 F
Voyages, frais de pose, journées et nourriture d’ouvriers monteurs, accessoires imprévus 
200 F
Echafaudages, charpente, menuiserie, maçonnerie,  couverture, clocheton fer forgé sur le faîtage 
200 F
Total
2335 F

[Note : 2335F de 1898 équivalent à environ 20000€ en 2013]
    
Garantie

La garantie initiale est fixée à dix années consécutives. Cette garantie se prolonge indéfiniment contre tout accident provenant d’un vice de fabrication.
Sont exclus de la garantie de dix ans les accessoires ci-après désignés : les peintures intérieures et extérieures, les fils de tirage des marteaux, les câbles, les cadrans extérieurs.
La garantie ne peut être invoquée dans les cas d’arrêts de force majeure dus à l’une des causes suivantes :
Le feu, l’eau ou la neige sur le mécanisme, la gelée ou le verglas sur les aiguilles extérieures des cadrans, la malveillance, le mauvais entretien prolongé, les corps étrangers dans le mécanisme ou les minuteries.
M. Choisy, dans le cas de vente de sa maison, imposera la clause de garantie à son successeur.

 Paiement

Le solde s’effectuera d’après les clauses suivantes :
Paiement des neuf dixièmes au comptant et le dixième restant payable un an après l’installation, à dater de la mise en marche, avec rente 4 %
Les frais d’enregistrement et de recouvrement des fonds sont à la charge du preneur.

 Observations
Le délai minimum de livraison sera de un mois et demi après l’autorisation préfectorale.
Le montant du déplacement, en cas d’accident non couvert par la garantie sera de 5 francs.
L’horloge, les cloches et accessoires seront faits à l’usine Chaussée du Port."

2° l’autorisation de faire un virement consistant à affecter au paiement de l’horloge communale une somme de 2335 F qui serait prise à l’art. 13 du budget additionnel de 1898, où se trouve un crédit de 4651,62 F porté sous cette rubrique (Projet de reconnaissance des chemins ruraux) et complètement disponible.
 
      Fait et délibéré, séance tenante, les jour, mois et an que dessus et ont les membres présents signé après lecture faite.

Signé au registre : 1 Ed de la Guérivière, 2 Galis Ch., 3 Chardonnet, 4 Chopin, 5 Chodez, 6 Lagauche, 7 Draveny, 8 Galis E.


En marge

Vu et approuvé la présente délibération
Châlons le 15 février 1899
Pour le Préfet
Le secrétaire général

Qu’est devenue cette horloge ??

  Conseil municipal de Coulommes : Séance du 25 mars 1946         
Le Conseil municipal, considérant que la société coopérative approuvée de Reconstruction des églises de l’Arrondissement de Reims [voir note ci-dessous], a décidé le 14 Mars 1946, sa mise en liquidation afin de permettre sa dissolution définitive avant le 1er juin 1946, conformément aux dispositions impératives de la loi du 31 décembre 1945 (art 137).
 Considérant que le mandat confié à cette société par la Commune va disparaître de ce fait, et que les opérations de remploi qui en étaient l’objet devront être désormais accomplies par la commune seule qui se trouve ainsi reprendre directement en charge les engagements actifs et passifs qui avaient été contractés par la Coopérative en son nom.
En outre, les marchés suivants, ni justifiés, ni payés, doivent, en raisons des circonstances, être considérés comme  caducs :
DUTERTRE à Vitry le François horloge 
7100 F plus honoraires,
Leboeuf à Reims, installation électrique des cloches 
4700 F plus honoraires
Blanchet à Paris sonnerie électrique  
4845 F plus honoraires
 
Le tout sous condition de l’approbation préfectorale et de la sauvegarde des intérêts communaux en ce qui concerne l’horloge enlevée pour réparation en 1938 par M. Dutertre, horloger à Vitry le François et non réintégrée à ce jour.
 
[Note :
 
En 1917 un ministère des Régions Libérées est créé, chargé de faciliter la reconstruction. Le 17 avril 1919 est votée la loi dite « Charte des Sinistrés ». Elle prévoit le principe de dommages de guerre accordés aux sinistrés. Mais la procédure est lente.
Les sinistrés se regroupent dans des coopératives de reconstructions locales. Ces organisations sont un moyen de donner plus de poids aux sinistrés, de les renseigner, de les aider face à leurs interlocuteurs (architectes, entrepreneurs, commissions d’évaluation des dommages de guerre, tribunaux) et face à l’État.
Une loi du 15 août 1920 fixe l’existence réglementaire des « Sociétés coopératives » et encadre leur fonctionnement. Des statuts types doivent permettre l’harmonisation des diverses sociétés.
 
Coulommes dépendait de la « Société coopérative de Jouy-les-Reims et communes environnantes ». C’est elle qui recevait les indemnités de dommages de guerre concernant les bâtiments communaux. C’est son conseil d’administration représenté par son Président, qui avait tout pouvoir pour choisir les architectes, entrepreneurs, passer les contrats, marchés ; etc..
 
Les mêmes principes s’appliquèrent à la reconstruction des églises. Coulommes dépendait de la « Coopérative approuvée de Reconstruction des églises de l’arrondissement de Reims »
Le mandat confié à cette société a pris fin en 1946, conformément aux dispositions de la loi du 31 décembre 1945.]
 
 
  

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