Le presbytère de Coulommes de 1877 jusqu'à la guerre de 1914-1918

En 1876, la commune de Coulommes souhaite établir un presbytère, dans une maison sise place de l’Eglise. Cette maison est mise en vente par M. Remy-Vincent CHOPIN et ses 2 fils, Jacques-Remy-Ulysse CHOPIN et Louis-Frédéric-Prosper CHOPIN, moyennant le prix de dix mille francs. Elle se situait à la place de la mairie-école actuelle.

La maison est achetée par acte du 12 décembre 1877.

Ce Presbytère sera endommagé en 1918 et à sa place sera reconstruite en 1925 la maison qui abritera l’école et la mairie.

On aperçoit à gauche sur la carte (qui date d'avant la guerre de 1914),
 le curé à l'entrée de la petite cour du presbytère.
Trois curés desservants ont du y habiter : M. Gridaine jusqu'en 1891,
M. Jules-Gustave Gonon de 1891 à 1906,
M. Lucien Hénin de 1906 à 1918 (?)





Description extraite du contrat de vente :

« Cette maison consiste en une petite cour en entrant donnant sur la place. Au fond de cette cour, corps de logis élevé entre cour et jardin, et renfermant au rez de chaussée un corridor, deux pièces avec cheminées, un cabinet et un cellier, cave sous ledit cellier ; au premier étage trois chambres, deux cabinets et un galetas, grenier sur le tout, desservi par un escalier dont le pied donne dans le corridor.
Et à droite de la dite cour, un bâtiment en aile, contigu au précédent en forme de pavillon élevé de deux étages au dessus du rez de chaussée ; chaque étage comprend une grande pièce et un palier desservi par un escalier spécial. Et à gauche de la cour petit hangar. Tous les dits bâtiments couverts en ardoise.
Jardin derrière le corps de logis, lequel contiendra environ six cents mètres superficiels. Il sera séparé vers midi par un mur à construire en ligne droite sur le mur qui existe aujourd’hui entre la propriété de M. Draveny-Péchon et le restant du jardin réservé par les vendeurs, et d’un coté vers couchant aussi par un mur à construire en ligne droite sur le mur commencé et séparant une cour dépendant d’une autre maison, aussi réservée par les vendeurs. Plus le droit de communauté avec les vendeurs au puits se trouvant au milieu du mur commencé.

L’ensemble de la maison et dépendances présentement vendues tient par devant à la place ; par derrière du midi au jardin réservé par les vendeurs, d’un coté du levant à M. Draveny-Péchon, et d’autre coté du couchant, savoir à cause du pavillon, à une place communale et à cause du surplus de la propriété vendue, à M.M. Chopin vendeurs, à cause d’un bâtiment et d’une portion de cour et jardin par eux réservée.

Dans le rapport du Préfet au Conseil Général de la Marne, session d’avril 1876, on peut lire :

« Commune de Coulommes : Etablissement d’un presbytère
Dépenses :
Prix d’acquisition d’une mais 10 000 F
Frais de cette acquisition 1 000 F
Travaux d’appropriation à exécuter 3 930 F
Intérêts de l’emprunt 1 230 F
Total 16 160 F
Ressources
Crédit porté au budget supplétif de 1876 3 160F
Don de M. de La Guérivière 2 000F
Produit d’une imposition extraordinaire de
20 centimes pdt 10 années de 1877 à 1886 5 000 F
Total 10 160 F
Déficit 6 000 F
Il ressort de ce résumé que la commune de Coulommes s’impose de lourdes charges pour se procurer un presbytère. Elle ne parvient d’ailleurs à couvrir ses dépenses annuelles qu’à l’aide de 35 centimes additionnels.
La Fabrique de l’Eglise est dans l’impossibilité de concourir au paiement de la dépense. Un secours de 6 000 F est indispensable »
[Note : 16 160 F en 1876 (francs-or) = 808 pièces de 20 francs-or (Napoléon) . Au cours de 150€, cela équivaut à 120 000€ environ en 2010]

Par un arrêté du 16 octobre 1877, le Préfet autorise l’acquisition. Voici la copie du document.

Préfecture de la Marne
        -----------
Arrondissement de Reims
        -----------
Commune de Coulommes

NOUS, PREFET DU DEPARTEMENT DE LA MARNE,
En Conseil de Préfecture,

Vu la délibération en date du 14 mai 1876
par laquelle le conseil municipal de Coulommes
a voté l’acquisition d’une maison appartenant aux Srs Chopin, pour en former le presbytère ;
Vu la promesse de vente souscrite par le propriétaire ;
Vu le plan et le procès-verbal d’estimation de l’immeuble à acquérir ;
Vu les pièces de l’enquête à laquelle il a été procédé du 27 septembre au 4 octobre 1876 sur le projet, ensemble l’avis émis par M. le Commissaire enquêteur ;
Vu le budget de la commune pour l’exercice courant ;
Vu l’avis de M. le Sous-Préfet de l’arrondissement de Reims en date du 14 octobre 1876 ;
Vu la loi du 18 juillet 1837, le décret du 25 mars 1852 et la circulaire ministérielle du 5 mai même année ;

Le Conseil de Préfecture entendu,

ARRÊTONS :

Article 1er – La commune de Coulommes
est autorisée à acquérir de M. M. Chopin Remy Vincent, Chopin Jacques Remy Ulysse et Chopin Louis Frédéric Prosper, moyennant le prix de 10 000 francs et aux clauses et conditions exprimées dans les actes ci-dessus visés, une maison sise à Coulommes, sur la place communale, pour en former le presbytère. Il sera pourvu à cette acquisition au moyen des ressources désignées dans la délibération municipale du 6 août 1876.
Article 2.- M. le Maire de Coulommes est chargé de l’exécution du présent arrêté.

A Châlons, le 16 octobre 1877
Le Vice-Président                              Le Préfet de la Marne
Du Conseil de Préfecture
Signature                                          Signature


Le 11 octobre 1877, le Préfet est informé d’un secours de 4 000 francs accordé par le Ministre de l’Instruction publique pour aider la commune à payer l’acquisition.


Voici la copie du document

Ministère
de l’Instruction publique
et des Cultes
=========
Administration
des Cultes
=====
2ème Division                                  Paris le 11 8bre 1877
1er bureau

Monsieur le Préfet, j’ai l’honneur de vous informer que, par décision de ce jour, le Ministre de l’Instruction publique et des Cultes a accordé à la commune de Coulommes un secours de 4 000 F en deux annuités égales
Pour l’aider à payer la dépense d’acquisition et d’appropriation d’un presbytère.
La somme de 2000 F
Montant de la 1ère annuité
ne sera mise à votre disposition que lorsque vous aurez fait connaître que la commune est en mesure d’en faire régulièrement l’emploi.
Je vous envoie ci-joint le dossier de l’affaire
Agréez, Monsieur le Préfet, l’assurance de ma considération la plus distinguée.


Le Chef de la 1ère Division de l’Administration des Cultes
Signature

En marge on lit :
1ère annuité le 5 mars 1878
2ème le 12 février 1879.

Sources : Archives départementales de la Marne, série 2 O à Châlons en Champagne







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